Invisible Dances
performance in situ initiée par la chorégraphe luxembourgeoise Elisabeth Schilling
Les lignes, courbes tracées au sol s’entrelacent comme les corps qui ne le peuvent plus. Ces couleurs sur le bitume sont comme nos voix, nos cris peu entendus, rouge feu de nos entrailles prêtes à l’attaque - nous reprenons du service aux heures creuses.
A minuit, top départ, les balayeuses à nos trousse, il y a l’air de la nuit, ces vitrines inhabitées, et nos corps, êtres en suspens un instant dans cette étrangeté. Deux à deux, les pas se croisent, les souffles démasqués le temps d’une danse.
J’écoute les élans de Lena, la clarté de son geste, le bel instant. Quand c’est moi qui écoute les immeubles autour, il y a aussi les étoiles au-dessus, toujours le bruit incessant des balayeuses et les cris de quelques hommes voulant rejoindre la partie. J’absorbe l’environnement alentour et plonge dans l’air infini, le temps trouve son allure la plus subtile.
Alors de ce ballet, il y a tout un univers à l’envers. Des chemins à réemprunter ou un chaos infini. Qui veut lire peut voir. Nous aurons offert à l’œil curieux de quelques passants cette rencontre intermédiaire, ces performances détachées de leur public direct mais dans l’espoir que ces volutes nous relieront encore. Elles sont la trace mais aussi le moyen de la rencontre. Témoin de ce qui s’est passé entre minuit et 00:30, cette nuit du 18 au 19/03.