“EDEN” (1997), chorégraphie (1986) de Maguy Marin, un film de Luc Riolon

Herbes, palmiers, l’eau qui ruisselle et les oiseaux piaillant entre les montagnes d’un coin de nature intact. Lui, elle. Elle n’entre jamais en contact avec le sol, elle est enrobée par ses bras, lui qui marche, porte, supporte, donne appui.

Puis vient le repos, la reprise, l’élan. Ils sont. Elles sont.

Cette grâce du silence de la nature jamais silencieuse mais cette beauté des corps, de leur voyage, laisse place à une ligne d’apaisement, une suspension de l’être entre air et terre, eau et paysage verdoyant, aire d’abondance.

L’occasion de se rattacher à ce qui est là, comme si la performance théâtrale (se) devait en fait (d’)être dehors. Quitter les espaces d’illusions et goûter à l’odeur de la terre, sentir l’humidité de l’herbe, l’absorption du poids, la grandeur de l’infinité tout au-dessus, et le détaillé tout autour.

J’ai envie d’aller à cet endroit, de trouver cette place sans artifice; se remettre sur une ligne parallèle au sol, au temps compté pour dégager une méditation, un flottement des origines.

La peau, sans poids des regards, des injonctions, le corps libre qui n’a à raconter que ce phrasé, la cime des arbres, le battement des feuilles par le vent.

C’est ce vent qui emplit finalement l’instant, qui raccroche à l’audace d’être là, précisément.

 
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