First Lockdown

Coronavirus.

Quel temps bizarre. Les gens chez eux, la vie “confinée” et encore plus de temps passé à se gaver de ce qui nous inhibe déjà d’habitude. Pour moi, c’est presque la 4e semaine quand on y pense. L’après-solo, la maladie, les inquiétudes et me voilà confinée alors que j’étais déjà repliée sur moi-même.

Entre nos quatre murs, le délaissement lassant, nos corps étrangers. Je suis encore à bout de moi-même. Quelles ambitions ? Quelles idées ? Rien qui ne viennent m’habiter. Je suis un peu comme mon ombre et je me demande bien où mon être est donc parti. Qu’est-ce que j’attends au juste ?

J’ai l’impression d’être sans cesse en standby. De ne plus savoir, de ne pas savoir où j’ai envie d’aller. C’est même la panne avant d’avoir un semblant d’élan. Je suis au point mort.

Dois-je donc formuler des questions pragmatiques, faire vomir de mes tripes ce qui ne semble plus brûler un instant ? Comment dépasser cette vie à deux, nos problèmes sans avoir à tout quitter. Annuler la frontière, voir de nouveau loin, embrasser l’horizon. Qu’est-ce qui nous habite encore ?

C’est si difficile cet endroit, celui qui vient après avoir rêvé toute la vie.

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“EDEN” (1997), chorégraphie (1986) de Maguy Marin, un film de Luc Riolon

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La promesse de l’aube (2017)